Est-ce la fin programmée du travail à distance ? Plusieurs années après la pandémie, les entreprises veulent revenir à un modèle traditionnel – et certaines exigent d’ores et déjà leurs employés à retrouver le chemin du bureau. Mais cette volonté se heurte aux attentes des salariés, qui considèrent ce mode de travail comme un acquis social et font de cette flexibilité une condition d’emploi. Dans ce contexte, les employeurs doivent expérimenter de nouvelles méthodes afin d’enrichir l’expérience de bureau et d’offrir aux collaborateurs une vraie valeur ajoutée, en se faisant accompagner par des professionnels de l’immobilier d’entreprise. Explications.
Les salariés et le télétravail : un état des lieux en France
L’instauration du télétravail pendant la crise sanitaire s’est transformée en un acquis social à part entière aux yeux des salariés, qui font de cette flexibilité un critère incontournable. Selon une étude de l’Apec réalisée début 2024, près d’un cadre sur deux serait prêt à démissionner si l’accès au télétravail était remis en cause dans son entreprise.
Dans les faits, c’est le modèle hybride – une combinaison de télétravail et de présentiel – qui attire le plus les salariés français : 41 % d’entre eux le préfèrent au 100 % présentiel ou distanciel (sondage YouGov). En tête de liste des avantages : beaucoup de temps gagné, des frais de transport réduits, une liberté plus importante, et la possibilité d’exercer d’autres activités en parallèle (faire du sport ou s’occuper de ses animaux).
Ce goût pour la flexibilité du mode de travail représente un défi de taille pour les entreprises qui, elles, entendent revenir à un modèle traditionnel. En pratique, elles peuvent adopter deux approches (potentiellement complémentaires) : contraindre leurs employés à revenir au bureau et/ou proposer une expérience de travail valorisée.
Le retour au bureau contraint : quand les entreprises font machine arrière sur le télétravail
De nombreuses entreprises choisissent de faire machine arrière après plusieurs années de télétravail ou de travail hybride. Les exemples ne manquent pas : Publicis impose trois jours de présentiel à ses 100 000 salariés, Amazon prévoit le retour au bureau intégral en 2025 pour les employés administratifs, et Disneyland demande le doublement du temps de présence (au moins 10 jours par mois sur site) à partir de janvier 2025.
De fait, le recours au télétravail s’avère de moins en moins systématique. Selon le baromètre Paris Workplace Ifop-SFL, la fréquence de télétravail est au plus bas depuis la pandémie avec 1,5 jour par semaine en 2024 contre 1,7 en 2023, 1,6 en 2022 et 2,3 en 2021 (et jusqu’à 3,5 pendant le confinement), tout en restant supérieure à la période pré-Covid (0,7 jour par semaine).
Si les raisons de cette inversion sont essentiellement liées à l’efficacité et à la créativité, les entreprises ont aussi à cœur de mieux encadrer la politique du télétravail. Instaurées dans l’urgence pendant le Covid, les conditions de travail à distance étaient volontiers floues et oscillantes. Dans des fonctions qui reposent en grande partie sur la collaboration, comme les ressources humaines, le marketing ou la gestion de projet, le distanciel a bouleversé l’organisation du travail. Par conséquent, plutôt que de chercher à réduire les droits des salariés, les sociétés entendent reprendre le contrôle sur une pratique mal maîtrisée, et faire en sorte que le télétravail demeure l’exception plutôt que la norme.
Proposer une valeur ajoutée aux salariés : le bureau comme espace de vie à part entière
Une autre approche pour faire revenir les salariés au bureau consiste à travailler sur l’attractivité des locaux. En effet, 57 % des employés font des bureaux un critère majeur dans le choix de leur entreprise ; et pour 53 % d’entre eux, le lieu de travail est aussi, désormais, un lieu de vie où ils aiment passer du temps.
Dans cette optique, l’expérimentation bat son plein. Les bureaux traditionnels évoluent pour proposer des offres apportant une valeur ajoutée considérable aux employés, à travers des services comme des crèches, des espaces de détente, une restauration de qualité, des salles de sport, des ateliers culturels, ou encore des conciergeries qui prennent en charge les tâches quotidiennes. En ce sens, 47 % des employés favorisent le bureau « comme à l’hôtel », qui intègre des prestations issues de l’hôtellerie.
Les locaux doivent aussi devenir des lieux de rencontre et de convergence, d’accueil et d’inspiration, ainsi que des espaces protéiformes aux activités variées. Ils doivent afficher des volumes importants, inclure des prestations pertinentes, proposer un design soigné et un mobilier qui casse les codes, intégrer des espaces ouverts pour faciliter les interactions, et prévoir un espace de restauration attractif qui incite les collaborateurs à s’installer ensemble et à se parler. Une esthétique largement popularisée par les espaces de coworking.
Ce faisant, la présence au bureau se réinvente : elle devient synonyme de plaisir et de convivialité. Les locaux se distinguent du domicile du salarié afin de l’encourager à se rendre dans l’entreprise – plutôt que de l’y contraindre. À ce titre, la note de bien-être attribuée par un salarié à son entreprise est proportionnelle à la qualité des locaux : plus ceux-ci sont beaux, et mieux l’employé se sent. Mais cette réinvention ne peut être lancée par les entreprises qu’à condition de trouver un accompagnement adéquat. Se faire assister par des professionnels de l’immobilier, comme la société de conseil Alex Bolton, qui dispose d’une connaissance exhaustive de l’offre de bureaux, garantit de trouver rapidement, dans un périmètre ciblé, des locaux proposant les prestations et services nécessaires pour attirer et fidéliser les salariés.
Sources utilisées :
- Étude YouGov Surveys, février 2024.
- Baromètre Paris Workplace Ifop-SFL, novembre 2024.
- « Les cadres prêts à démissionner en masse si le télétravail est supprimé », Capital.